Billet du Dr. Gregory Thiemann – Juillet 2015
Depuis le 10 mars, nos ours ont parcouru 880 km (environ 14 km par jour). Malgré cela, ils sont toujours restés dans la portion sud de la Baie-James. Plus à l’est, à la mi-mars, ils ont commencé à bouger vers l’ouest. En arpentant la banquise vers le nord, Blizzard, Anorak et Nanouk se sont retrouvés, la première semaine d’avril, à environ 40 kilomètres de Moosonee en Ontario.
La petite famille a continué vers le nord-ouest jusqu’au début d’avril pour presque atteindre l’île Akimiski, le 13 avril. Elle est ensuite retournée vers le sud puis encore au nord pour finir sa course à seulement 14 kilomètres d’où ils avaient été capturés en septembre.
Les ours resteront sans doute à proximité de l’île Akimiski pour quelque temps. Sur la banquise, les bébés phoques sont abondants et, avec la neige qui fond, de plus en plus faciles à attraper. La banquise est essentielle à l’alimentation des ours polaires. C’est là que, d’avril à juin, les phoques donnent naissance à leurs petits sous un couvert de neige. Les ours en profitent alors pour manger un grand nombre de phoques et ainsi accumuler de bonnes réserves de graisse pour l’hiver.
Nos ours devront bien évaluer le moment où ils quitteront la banquise (donc cesser de manger des phoques) pour retourner sur la terre ferme. En effet, ils voudront éviter une longue nage dans une mer glaciale : nager dans de l’eau aussi froide demande beaucoup d’énergie. D’autant plus qu’avec le réchauffement climatique elle fond plus tôt, et plus rapidement. Pour les ours polaires, ce choix en est un qui peut faire la différence entre la vie et la mort.
À bientôt!
Gregory Thiemann
Sur le papier de la librairie Monet que vous nous avez envoyé, il était écrit « jeunese » à la place de « jeunesse ». Hi, hi!