Violence à la télé : Parlons-en !
La série sur Netflix Le Jeu du calmar (Squid Game) nous rappelle combien nos jeunes ne sont pas à l’abri de la violence à la télé. Et cela suscite plusieurs questions. Faut-il s’en inquiéter ? Faut-il laisser son enfant regarder une telle série ? Comment réagir s’il l’a visionnée à notre insu ? Voici quelques pistes de réflexion.
Discutez sans appréhension
Les films violents ou d’horreur ne sont en général pas destinés aux jeunes de moins de 13 ans, voire 16 ans. Le Jeu du calmar, classé 18 ans et plus par Netflix, est particulier : beaucoup d’enfants du primaire en ont entendu parler dans la cour d’école, par le biais de leurs amis ou de vidéos sur YouTube. Et plusieurs ados l’ont même vue. Mais avant de paniquer, parlons-en d’abord avec nos enfants, en gardant l’esprit ouvert et sans appréhension. Cela reste la meilleure façon d’aborder cette situation.
« Connais-tu cette série ? Son histoire ? Qu’en penses-tu ? » Selon la psychologue clinicienne Geneviève Beaulieu-Pelletier, de telles questions vous permettront de situer votre enfant. « Il est même possible qu’il ne soit pas du tout interpellé par la série », ajoute-t-elle. Dans certaines écoles primaires, on a constaté que si de nombreux élèves en parlent, très peu ont vu la série ou sont même intéressés à la voir. Et rappelons-le : Le jeu du calmar n’est pas destiné aux enfants du primaire, son contenu est inapproprié pour un si jeune public, précise la psychologue.
Jugez par vous-même
Que faire si votre jeune ado, lui, exprime le désir d’écouter Le Jeu du calmar, ou tout autre série ou film en apparence violent ou épeurant ? Le mot d’ordre avant de prendre une décision : prenez le temps de regarder une partie du film ou de la série convoitée. Vous aurez ainsi l’heure juste, ce qui vous aidera à prendre une décision en tenant compte de l’âge et de la maturité de votre enfant.
« Si un parent juge le contenu inadéquat, il peut ainsi mettre une limite et l’interdire. Cependant, on doit expliquer les raisons derrière notre décision », souligne la Dre Beaulieu-Pelletier. Par exemple, en mentionnant à son enfant qu’il est trop jeune. Ou encore, que cela risque de le perturber. En effet, les jeunes n’ont pas toujours le bagage nécessaire pour comprendre ce qu’ils voient sur les écrans. Et ils ont besoin d’encadrement.
« De façon générale, on ne devrait pas laisser nos enfants regarder seuls tout ce qu’ils veulent. C’est important de les superviser, car les contenus des films et des séries peuvent les influencer », précise la Dre Beaulieu-Pelletier. À preuve : la publicité qui nous incite à acheter des biens. Un bon exemple à servir à votre enfant !
Préparez le terrain
Bon ! Votre décision est prise : vous autorisez votre ado à regarder une série ou un film violent ou d’horreur. Prenez encore un peu de temps pour l’y préparer. « Dans le cas du Jeu du calmar, on peut discuter au préalable des thèmes qui seront abordés, et les expliquer. Quand ces situations surviennent dans la série, les images sont alors moins « fortes » parce que le jeune y a été préparé », mentionne la psychologue. « On peut aussi souligner dans nos discussions qu’il y a de la violence, mais que ça reste de la fiction », ajoute-t-elle. Que vous regardiez ou non la série à ses côtés, poursuivez les échanges par la suite. Et pendant le visionnement, pourquoi ne pas sauter les passages jugés trop perturbants ?
Pour éviter les traumatismes
Que faire si votre enfant a vu la série à votre insu ? Même s’il a reçu votre approbation, la Dre Beaulieu-Pelletier conseille aux parents d’être attentifs à certains comportements. « Pendant les semaines qui suivent, on surveille toutes les manifestations possibles, comme un comportement plus irritable, prompt, impulsif ou turbulent. L’anxiété se présente de différentes façons. »
Le cas échéant, il est important d’accompagner et de discuter avec lui de ce qui l’angoisse. « L’enfant, encore en développement émotionnellement, peut avoir des images qui s’imposent dans sa tête. Si ces images sont trop présentes, il peut rester avec des charges émotionnelles. C’est là où on observe l’apparition de grandes peurs et d’anxiété », explique la psychologue. Pour aider à calmer son angoisse, on laisse une petite lumière allumée pendant la nuit, on l’accompagne avant le dodo, on est plus bruyant pour signaler notre présence… « On peut faire ça, le temps que ça se calme », propose la psychologue.
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