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Entrevue : Jacques Goldstyn, bédéiste des Débrouillards

6 juillet 2022 - Alexandra Perron

Plongez dans l’univers coloré de Jacques Goldstyn : bédéiste de talent, créateur de Beppo la grenouille, mais surtout, allié inestimable des Débrouillards depuis 40 ans!

« Je ne me suis jamais trouvé très bon dessinateur. Sauf quand j’étais en sixième année »

-Jacques Goldstyn.

N’empêche, en 40 ans de carrière comme bédéiste scientifique pour Les Débrouillards, le père de Beppo reconnaît avoir atteint une certaine maturité.

Sa satisfaction ? Arriver à exprimer tout ce qu’il a dans la tête. « Je suis capable de dessiner ce que je veux. Que ce soit sur l’environnement ou le racisme. » Son but ? Faire plaisir à l’enfant en lui, tout en transmettant des connaissances aux autres.

Prenez la biodiversité. Elle est toujours représentée par de beaux animaux : girafe, dauphin, ours polaire. « Les moins beaux, on les oublie. La couleuvre du lac Érié, il n’y a pas d’argent ramassé pour elle. Elle est brune, en plus… Mais elle est aussi importante pour l’équilibre de l’écosystème ! » Voilà, il tient un angle pour sa BD.

Jacques Goldstyn est une « bibitte engagée » et observatrice. Un type qui s’insurge contre l’injustice, qui cherche à comprendre la science et qui aime parfois être irrévérencieux.

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Un destin pas tout tracé

Mais remontons dans le passé. Jacques Goldstyn est né de parents immigrants français. Dans la cuisine familiale, à Verdun, son père lui a montré les rudiments de la perspective sur un tableau noir. Petit Jacques était doué.

«À l’école, c’est bien utile. Tu fais plaisir à tes amis. Tu dessines des motos, des avions à réaction, des joueurs de hockey…»

Son copain Sylvain Robidou voulait devenir pompier, Jean Poirier, policier. Mais quand lui a osé dire qu’il songeait à faire carrière en dessin, on l’a prévenu qu’il ne mettrait pas beaucoup de beurre sur son pain. « J’ai paniqué, je ne voulais pas être pauvre! Mais j’avais un plan B : les sciences. »

Il a étudié la géologie, tout en griffonnant quelques dessins dans le journal de l’École Polytechnique. Il travaillait dans son domaine quand un ancien confrère l’a mis en contact avec le fondateur des Débrouillards, Félix Maltais. Il cherchait un dessinateur.

Jacques Goldstyn, « terrorisé », a tenté le coup. Il se rappelle la fièvre ressentie quand il a tenu dans ses mains le premier livre d’expériences qu’il a illustré, Le Petit Débrouillard. L’émotion était telle qu’il a démissionné de son poste dans le secteur pétrolier, à Calgary. Son bonheur serait désormais dans la BD et l’illustration.

Avec Félix Maltais, ç’a toujours cliqué. « J’ai l’impression qu’il a encore l’âme d’un enfant de 12 ans. On se rejoint là-dessus. » Cette connivence explique la longévité de leur collaboration. Quarante ans ! « On est toujours dans la frénésie de produire un nouveau numéro et on ne voit pas les années passer. »

 

Robert, Caro, Van et les autres

Au départ, Jacques Goldstyn a créé pour Les Débrouillards cinq personnages inspirés de son entourage: Caroline la granola devenue végane, Robert le joueur de hockey, Mathieu le patenteux qui aime l’argent, Simon l’artiste et Kim la passionnée de plein air. Quelques années plus tard, Van, l’inventeur d’origine vietnamienne, et Nadia, la sportive et artistique Haïtienne, ont rejoint la bande des Débrouillards pour mieux refléter la diversité de la société.

Quant à Beppo, il est arrivé dans le décor par un livre sur le jardinage. Même chose pour Catherine, la scientifique engagée dans les causes humanitaires. Beppo est un personnage devenu omniprésent, derrière lequel le bédéiste aime bien se cacher. « Quand Félix trouve que Beppo va un peu loin, je lui réponds : “Mais, c’est une grenouille!” »

La force du scénario

En 40 ans, Jacques Goldstyn note un gros progrès dans ses scénarios. « Plus jeune, je donnais tout le crédit au dessin. Avec le temps, je me suis aperçu que l’écriture était plus importante. »

Son conseil aux bédéistes en herbe: « Lisez ! Et pas seulement de la BD ou des mangas ! Cultivez-vous pour avoir de bonnes histoires à raconter. Musique, histoire, science, romans, cuisine… »

Grâce aux Débrouillards, son neuvième art a naturellement essaimé. Dans des livres jeunesse, puis au Biodôme, au Planétarium et même dans les corridors de l’hôpital Saint-Justine. Malgré cette présence, il s’étonne encore que son style soit reconnu!

Début soixantaine, Jacques Goldstyn ne voit pas le jour de sa retraite. « Tant que je vais être capable de dessiner, je vais le faire. » Sa curiosité est insatiable. Et la science est un monde extraordinaire qui le nourrit bien. « Quand j’apprends un nouveau truc, ça fait ma journée. Je me dis que ce soir, je vais me coucher moins bête ! »

Cette entrevue vous rappelle de tendres souvenirs de Les Débrouillards? Poursuivez la promenade dans le passé en visitant notre boutique spéciale pour les 40 ans du mouvement éducatif Les Débrouillards.

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