Les scientifiques s’amusent
Jouer, c’est bon pour la santé! C’est même essentiel pour le développement du cerveau, surtout chez les jeunes. Même les scientifiques les plus sérieux utilisent des jeux dans leurs recherches!
Quand tu joues, plusieurs zones de ton cerveau s’activent en même temps. Cela améliore la mémoire, la coordination, la concentration, la créativité et la capacité à visualiser des objets en trois dimensions. Autrement dit, jouer te rend plus intelligent!
Et ce n’est pas juste pour les enfants! Des études montrent que les jeux de société aident à prévenir la démence chez les personnes âgées. L’excuse parfaite pour jouer avec tes grands-parents!
Jeux vidéo à la rescousse
On peut aider la recherche en jouant à certains jeux vidéo. L’un de ces jeux constitue d’ailleurs la plus grosse expérience de science participative au monde!
Jérôme Waldispühl est bio-informaticien et professeur à l’Université McGill. Il a créé un jeu vidéo pour analyser les gènes des microbes vivant dans nos intestins.
Pourquoi s’intéresser au microbiote humain?
Jérôme W. : La moitié de nos cellules ne sont pas des cellules humaines : ce sont des microbes. C’est ce qu’on appelle le «microbiote». Mais nous les connaissons très peu.
Nous savons toutefois que le microbiote des intestins est impliqué dans plusieurs problèmes de santé, comme le diabète et la dépression. Nous voulons approfondir nos connaissances pour améliorer les traitements de ces maladies.
Comment les jeux vidéo aident-ils vos recherches?
Nous avons beaucoup trop de séquences génétiques à classifier. Les jeux vidéo nous permettent de miser sur la force du nombre pour accélérer les choses. Ceux qui y jouent analysent nos données sans s’en apercevoir!
Nos jeux ressemblent à Candy Crush. Sauf que les blocs de couleur représentent des fragments d’ADN de différents organismes. En rassemblant les briques de la même couleur, les joueurs identifient des séquences génétiques similaires.
Grâce aux joueurs, nous avons tracé l’arbre génétique des microbes qui vivent dans nos intestins. Nous essayons maintenant de comprendre comment les habitudes de vie et la diète affectent ce microbiote.
Beaucoup de gens y participent?
Oui! J’ai d’abord conçu le jeu Phylo, en ligne depuis 2010. Puis nous avons créé le mini-jeu Borderlands Science, inclus dans le jeu vidéo Borderlands 3 (classé 18 ans et plus).
Près de cinq millions de personnes y ont participé depuis 2020. Quel énorme coup de pouce pour nos recherches!
Les astronautes jouent aussi!
Au fil du temps, l’agence spatiale américaine (NASA) a mené la mission «Jouets dans l’espace». À cette occasion, les astronautes ont testé de nombreux jouets pour voir comment ils se comportaient en apesanteur.
Sur Terre, la toupie ralentit à cause de la friction avec le plancher. Mais dans l’espace, la toupie flotte dans les airs! Elle peut tourner à l’infini… ou presque!
Peut-on jouer au yoyo en apesanteur? Les astronautes y sont arrivés, mais difficilement. Puisque le jouet n’était pas attiré vers le sol, il fallait le lancer fort pour qu’il se déroule et que la corde reste tendue.
La NASA a donc conçu un yoyo adapté à l’espace! Plus lourd et muni d’un petit moteur, ce yoyo spatial compense le manque de gravité.
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