La techno fait son cirque
Préparer un spectacle de cirque, c’est beaucoup de travail! Pour les artistes, mais aussi pour Marion. Cette ingénieure les aide à concevoir des numéros originaux et sécuritaires par son travail fascinant.
Marion Cossin est ingénieure en arts du cirque. Entrez dans son laboratoire, à l’École nationale de cirque, à Montréal.
Son rôle est de fabriquer de nouveaux équipements avec des technologies de pointe, comme l’impression 3D, et de permettre aux artistes de s’entraîner en toute sécurité. Elle travaille aussi avec des compagnies de cirque pour monter
des spectacles numériques.
Voici Pierre Domis. Il est étudiant à l’École nationale de cirque. Ici, il teste de l’équipement de jonglerie imprimé en 3D.
Marion s’assure que les jongleurs travaillent avec du matériel innovant et pratique. Les objets doivent être légers, mais pas trop. Et assez rugueux pour être attrapés, mais sans faire mal aux mains.
Résultat du test? Les balles sont un peu trop légères et les massues, trop fragiles. Marion doit retourner dans son laboratoire!
Et que ça saute!
Colin Vuillème (à gauche) et Nino Bartolini (à droite), étudiants, sont des spécialistes de la planche coréenne. Pour sauter et faire des acrobaties, ils utilisent l’effet catapulte de la planche, qui plie et les propulse en l’air.
D’habitude, une planche coréenne est en bois. Mais ce matériau se déforme avec l’humidité et chaque planche de bois réagit différemment. Si des acrobates s’entraînent sur une planche et font leur spectacle sur une autre, ils peuvent se blesser. De plus, une planche en bois dure seulement un an.
Marion essaie de fabriquer une planche avec des matériaux composites, comme de la fibre de verre et de la mousse. Elle durerait plus longtemps et réagirait toujours de la même façon. Ainsi, les acrobates pourront améliorer leur numéro sans risquer de se blesser.
Capturer les mouvements
Une caméra capte les mouvements de Serafina Walker et de Kayden Woodridge. Pour enregistrer les mouvements des acrobates, on installe habituellement des petites boules blanches sur leurs articulations.
Ces boules sont repérées par des caméras infrarouges. Mais cela les gêne dans leurs mouvements et les boules blanches doivent être visibles en permanence.
Pas pratique avec les costumes! De plus, ces capteurs se décrochent dès que les acrobates font une pirouette un peu trop énergique.
J’ai donc proposé une autre méthode d’enregistrement. Ici, Serefina bouge devant une caméra à profondeur de champ. Comme dans Just Dance, cette caméra voit le monde en 3D, comme nos yeux. À partir des mouvements qu’elle capte, Marion peut créer un avatar qui reproduit ses gestes dans un univers virtuel.
On peut même ajouter des effets, comme rapetisser ou agrandir la personne.
L’objectif serait éventuellement d’utiliser cette technologie pour créer des spectacles virtuels, où l’on pourrait se promener au milieu des acrobates dans un monde imaginaire et les voir performer au-dessus de nos têtes.
La prochaine fois que tu assisteras à un spectacle de cirque, porte bien attention aux équipements. Qui sait, peut-être que tu verras des balles imprimées en 3D ou un capteur installé au plafond!
Comment Marion est-elle devenue ingénieure en arts du cirque?
Elle a d’abord étudié en ingénierie, puis elle a fait une maîtrise en génie mécanique et un doctorat en génie biomédical. Elle a fait ses stages à l’École nationale de cirque et elle travaille au Centre de recherche, d’innovation et de transfert en arts du cirque depuis 2017.
Ce laboratoire est un des deux seuls centres de recherche du monde en arts du cirque.
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