Comment garder son calme quand la colère monte ?
Crise, désobéissance, arrogance… Comment contenir notre colère, en tant que parent ? Et comment intervenir auprès de notre progéniture lorsque le ton monte malgré nous ? Voici quelques pistes de réflexion.
D’emblée, Geneviève Henry, intervenante à la Ligne Parents depuis près de 20 ans, se fait rassurante : « Ça arrive à tous les parents de bouillir en dedans ». Alors, il faut être indulgent envers nous-même… tout en étant conscient qu’il est normal que nos jeunes s’emportent eux aussi.
Essayer de comprendre
Le premier mot d’ordre : essayer de comprendre ce qui se passe. Par exemple, si un enfant a changé d’école, il est possible qu’il soit plus réactif. « Savoir qu’il faut répéter, parce que ça fait partie du développement d’un ado de tester les limites, que c’est sain, ça permet aussi de relativiser, de prendre un pas de recul », illustre l’intervenante.
Quant aux adultes, ils réagissent différemment à une même situation, selon la journée qu’ils viennent de passer et leur niveau d’énergie. D’où l’importance de prendre soin de nous, comme parent.
Apprendre à nous connaître et à connaître notre enfant, et réfléchir sur ce qui déclenche les hostilités aident assurément à prévenir les conflits. Et pourtant, malgré toute cette bonne volonté, notre patience atteint parfois ses limites. Les comportements qui heurtent nos valeurs sont particulièrement à risque de nous faire sortir de nos gonds. Le ton employé, le langage et les nouveaux mots ramenés à la maison ne passent pas toujours bien.
La « charge émotive » d’un enfant en colère peut nous décontenancer. S’il nous lance : « Tu ne fais jamais rien pour moi ! », on peut se sentir injustement attaqué. Et il arrive qu’on s’énerve « juste parce que ce sont des choses qui nous dépassent », indique Geneviève Henry.
Éviter l’escalade
Quand la crise éclate, quoi faire pour la désamorcer ? On prend le temps de respirer avant de parler, recommande l’intervenante.« Puis, au lieu d’entendre les mots, on suggère d’accueillir l’émotion, de constater et de verbaliser : Oh ! Tu es en colère ! Ça aide le jeune à se sentir compris et à décrire ce qu’il vit. Tandis que si on réagit trop rapidement, ça risque d’envenimer les choses. »
On peut aussi nommer notre propre émotion de parent. Par exemple : « Ce que tu viens de dire me met vraiment en colère ».Une autre stratégie à adopter avec un enfant plus âgé, donc plus autonome, est de lui expliquer qu’on va s’isoler dans une pièce pour se calmer. Un truc qu’il pourra lui-même mettre en pratique.« On est un modèle pour nos enfants, on doit toujours le garder en tête. Si on crie et qu’on demande à notre enfant de ne pas crier, ce n’est pas logique », poursuit Geneviève Henry.
Savoir se réconcilier
Une fois la tempête terminée, le parent a la responsabilité de revenir sur les événements et de permettre la réconciliation. Un geste qui va consolider son autorité et sa crédibilité. « On peut dire : Je suis désolé.e, j’aurais préféré ne pas crier. Mais ton comportement était inacceptable », suggère l’intervenante.
En dehors des conflits, elle insiste sur l’importance de créer des moments positifs et chaleureux avec nos enfants. De l’énergie en banque pour affronter les prochains tourments !
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